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Rentabiliweb : la banque Rock&Roll;
Publié le 05-03-2014
par Stéphane Larcher, le 05 mars 2014 10:28
Après s’être fortement réorganisé et avoir développé une offre BtoB qui rencontre le succès, Rentabiliweb veut devenir un acteur de référence dans le paiement électronique. Tout cela est très sérieux mais, fidèle à sa tradition, sans trop se prendre au sérieux.
Si la faconde est toujours présente, si les cheveux demeurent longs, le style s’est assagi. Jean-Baptiste Descroix-Vernier, fondateur et président du groupe Rentabiliweb n’arbore plus les dreadlocks ou les kilts qui ont contribué à sa réputation de patron atypique. Mais derrière l’accoutrement voire le style de vie qui ne correspond pas aux classiques du genre, tout le monde a depuis longtemps compris que se cachait une vive intelligence, un sens aigu du business et une capacité à s’entourer des meilleurs – ce qu’il revendique d’ailleurs comme son vrai talent. Parmi ses nombreux faits d’armes, JBDV peut se targuer d’être l’une des seules entreprises à avoir réuni dans son conseil d’administration les ennemis jurés du capitalisme hexagonal que sont François Pinault et Bernard Arnault en plus de Jean-Marie Messier, Stéphane Courbit et quelques autres pointures de même calibre.
De la start-up à l’entreprise
Durant ces deux dernières années, le groupe Rentabiliweb a opéré un virage stratégique visant à développer une offre BtoB autour du paiement sans renoncer à ses activités BtoC. Interrrogé d’ailleurs à ce sujet sur la possibilité de vendre ses activités, particulièrement après l’importante restructuration qui s’est déroulée durant ces 24 derniers mois, M. Descroix-Vernier s’en est sorti par une métaphore inspirée par son grand père : « ce n’est pas parce que l’on range sa chambre que l’on veut vendre ses jouets ». En effet, sous la houlette du directeur administratif & financier Nicolo Horel, le groupe s’est lancé dans une féroce chasse au gaspi sur l’ensemble de ses activités, ce qui a conduit à une diminution sensible des charges dans les pôles BtoC ainsi que dans la structure Holding, le tout dans une phase d’investissements massifs autour du pole BtoB et tout particulièrement la solution de paiement B2Bill sur laquelle l’entreprise fonde ses espoirs pour le futur. « En 2013, nous sommes devenus une vraie entreprise et pas seulement une start-up », explique M. Descroix-Vernier qui souligne l’embauche de 109 nouveaux salariés durant l’année précédente.
Le positionnement de la solution de monétisation Be2Bill de Rentabiliweb.
Les résultats montrent une progression de 22% du chiffre d’affaires BtoB avec 32 millions d’euros contre 26 l’année précédente. Le taux de marge brute progresse de 4,6% à 46,9%. Thibault Faures Fustel de Coulanges, vice-président de l’entreprise et patron de l’activité Be2Bill affirme: « notre offre vise à intégrer la fonction paiement dans la stratégie marketing des entreprises » Il souligne la triple expérience unique de Rentabiliweb sur le marché comme banquier acquéreur, opérateur de paiement électronique et expert du web. De fait, la solution a séduit en 2013 plus de 900 clients contre moins de 200 à fin 2012 avec aucun client qui ait fait défection depuis. En 20 mois, le volume d’affaires traité a dépassé le milliard d’euros, ce qui assure la rentabilité de la solution, compte tenu des charges bancaires et des charges opérationnelles. M. Descroix Vernier estime qu’il faudra 10 mois de plus pour réaliser un nouveau milliard de transactions et que 6 mois suffiront ensuite. De fait, la solution Be2Bill séduit de plus en plus de commerçants pour sa praticité, sa sécurité, les outils de monitoring et ce en dépit de tarifs plus élevés que ceux que peuvent pratiquer les banques. « Ces outils de monitoring que nous mettons à disposition sont uniques et illustrent la jonction entre les métiers bancaires et notre expertise analytique du web »., précise M. Faures fustel de CoulangesPlus de 70 millions d’euros de fonds propres
Finalement, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros en progression de 2,7%, un EBIT de 4,15 millions d’euros en progression de 33,8% et un résultat net de 2,9 millions d’euros en progression de 162%. Le groupe n’a toujours aucun endettement financier et dispose de plus de 70 millions d’euros de fonds propres.« Nos performances 2013 traduisent la pertinence de notre positionnement stratégique et le succès de notre solution de paiement Be2bill, grâce à laquelle nous avons franchi le cap du milliard d’euros de volume d’affaires signé cette année. Alors même que le pôle BtoC confirme son retour à la croissance, l’ensemble des segments d’activité du pôle BtoB a connu une forte progression, permettant de dégager un niveau de marge brute très satisfaisant pour l’ensemble du Groupe. L’année 2014 est placée sous le signe du déploiement international de notre stratégie dans le secteur bancaire. La création de notre nouvelle filiale aux Pays-Bas, place de référence pour le paiement, va marquer nos premiers pas vers l’obtention et l’exploitation des agréments EME et EC (Emetteur de Monnaie Electronique et Etablissement de Crédit). » souligne M. Descroix-Vernier
L’e-commerce et au-delà
Pour 2014, l’objectif est d’attirer dans ses filets 5% du e-commerce français contre 2% en 2013 et de sortir des frontières de l’Internet pour entrer dans le marché du commerce de proximité avec les solutions Be2toBill, soit un marché de 500 milliards d’euros pour le seul territoire français. Enfin, l’entreprise veut développer l’expertise mathématique avec l’intégration de modèles prédictifs dans ses solutions de paiement et poursuivre son développement international.En référence à sa volonté de devenir un banquier du vingt et unième siècle, la conférence s’est terminée par un morceau de musique classique de Pachelbel (17 ème siècle) interprété à la Fender Telecaster par le guitariste prodige MattRach. Un clin d’oeil sur la fusion possible entre les anciens et les modernes.
Publié le 05/03/2014 sur Linformaticien.com
